22/03/2009

Et non, je suis toujours pas mort






















Ou presque, disons que j'ai été pris par la fac. Rattrapé par mes études quoi.
Promis, comme ca relache un peu avec les partielles qui approchent, je vous raconterais le Waterloo de mon permis cette semaine.

Bon, je reviens aux sources de ce blog, la littérature.
Pour vous, ce soir, en (quasi) exclu, une critique de livre!

Ce soir mes ptits amis

La Mort est mon métier de Robert Merle

-> Pourquoi ce livre?


C'était une vieille proposition que ma mère m'avait fait "tu devrais le lire, il est très bien".
Ayant un peu de temps lors d'une insomnie, je l'ai commencé il ya deux semaine . En quatre jours, il était bouclé, c'est dire si il m'a bien plus.

-> Qui est l'auteur?


Quatrième de couverture: Robert Merle, né en 1908 en Algérie, a obtenu le prix Goncourt avec "Week End à Zuydcoote" et le prix de la Fraternité avec "L'Ile".
Bon, en poussant un peu plus, c'est un homme connu. Mais j'ai la flemme de faire un C/C de son Wiki, donc allez voir par vous même si ce genre de détails vous intéresse...

-> Un petit résumé? Et une petite citation?


Et bien... Ce livre est une biographie légèrement romancée de Rudolf Höß (prononcer Hoess), le commandant du Lagerkamp d'Auschwitz. Dans le livre, le personnage est appelé Rudolf Lang, et l'auteur le suit de ses 13 ans (1913) jusqu'a son procès en Pologne. En bref, on voit un peu tous les éléments qui ont fait passer cet homme de "jeune garçon de bonne famille" a "Criminel contre l'humanité"

Extrais

Le Reichfürher (Himmler) bougea la tête, et le bas de son visage s'éclaira. Ses lèvres minces, rasées de près, étaient serrés l'une contre l'autre.

-Le Fürher, dit il d'une voix nette, a ordonné la solution définitive du problème juif en Europe.
Il fit une pause, et ajouta:

-Vous avez été choisis pour executer cette tache.
Je le regardais. Il dit sèchement:

-Vous avez l'air effaré. Pourtant, l'idée d'en finir avec les juifs n'est pas neuve.

-Nein, herr Reichfürher. Je suis seulement étonné que ce soit moi qu'on ai choisi...



-> Qu'as tu aimé dans ce livre?


Le style est agréable (ca se mange sans faim comme diraient certains), et l'idée de faire une biographie a partir des entretiens d'un psy américain avec Hoess fait que le roman garde toujours une distance critique intéressante. On ne part pas, dés le départ, sur un homme né monstrueux, mais pas non plus dans une vision complaisante des faits. La vision neutre des choses fait que certaines phrases, du fait de la vision du personnages, sont totalement logiques, alors qu'elles sont en réalité hors de toute norme (je n'utilise volontairement pas le terme de "monstrueuse", l'auteur ne montrant jamais Lang comme un monstre mais plus comme une sorte de "fonctionnaire" de la mort)

A un moment donné, le Procureur s'écria "Vous avez tué 3 millions et demi de personnes!" Je réclamais la parole, et je dis: "Je vous demande pardon, je n'en ai tué que 2 millions et demi."
Il y eut alors des murmures dans la salle, et le Procureur s'écria que je devrais avoir honte de mon cynisme. Je n'avais rien fait d'autre, pourtant, que de rectifier un chiffre inexact.


-> C'était ta première expérience de lecture de ce style de livre?


Que ce soit une biographie, ou un livre "concentrationnaire", la réponse est non. Mais je pense que cette biographie est tellement a part qu'en soit on pourrait parler de première expérience.
C'est d'ailleurs une expérience que je recommande a ceux qui n'ont pas peur d'un peu de lecture (+/-350 pages).
Bon, par contre, évitez de vous montrer avec, un uniforme noir en couverture, ca tape pas mal l'affiche

-> Des critiques?


Et bien, pas tant que ca. Mis a part que certains passages trainent en longueur parfois, le style est clair et les descriptions souvent n'excèdent pas le "normal".
Le problème viendrait peut etre a posteriorit, du regard que peuvent porter les autres sur des personnes comme moi qui lisent ce genre de livre et qui en resortent marqués pas forcément dans le sens compassionnel que les politiques cherchent a nous montrer (ma réaction après la dernière page "hé bé!")
Si vous avez des critiques, ajoutez un commentaire
Si vous voulez m'insulter de Nazi pour ne pas soulever plus de critique, ajoutez un commentaire
Si vous souhaitez profaner la tombe de l'auteur pour avoir écrit ca, n'ajoutez pas de commentaires ^_^

-> As tu quelques recommandations de lectures en parallèle avec ce livre?


Tant qu'a creuser un peu le sujet, je conseillerais une lecture a coté de "Se questo è un uomo" de Primo Levi, pour sa vision "interne" du camps qui est assez loin des visions formatés actuelles.

Une autre oeuvre que je conseille (quitte a passer pour des fascistes, autant y aller gaiement), c'est "La Part de l'autre" de Éric-Emmanuel Schmitt. Là, c'est la bio d'Hitler, selon qu'il ai été reçu aux beaux arts ou non. La vision, là aussi, est intéressante, pour la progression en parallèle de Adolf H (le peintre) et Hitler (le politique)



Bref, je conseille.
Une petite image piquée sur nioutaik pour clore le débat

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